
Auteur : Voltaire
Edition : //
Date de publication : 1747
Prix : min 1.50¤
Zadig et autres contes
Jeune et riche, beau et intelligent, courtisé et considéré, Zadig incarnait à Babylone la plénitude du bonheur humain lorsque les caprices de la fortune mirent à l'épreuve la fermeté de son caractère et les ressources de son esprit. Trahi par la belle Sémire, en butte à la jalousie du roi Moabdar, le voici réduit à l'état de vagabond. Mais le malheur est-il vraiment sans remède pour qui possède « le talent de démêler la vérité que tous les hommes cherchent à obscurcir » ?
On peut discerner dans Zadig la méditation d'un sage sur les jeux de la liberté et de la nécessité. On peut y découvrir également d'impertinentes allusions à la vie de Cour, une transposition romancée des mésaventures versaillaises de Voltaire et de ses déboires sentimentaux. On doit surtout se laisser ravir par le charme de cette fantaisie narrative où l'esprit de l'Arioste voisine avec celui des Mille et Une Nuits.
Extrait :
(Un peu long, mais c'est un article spécial alors bon...)
Un jour, se promenant auprès d'un petit bois, il vit accourir à lui un eunuque de la reine, suivi de plusieurs officiers qui paraissaient dans la plus grande inquiétude, et qui couraient çà et là comme des hommes égarés qui cherchent ce qu'ils ont perdu de plus précieux.
« Jeune homme, lui dit le premier eunuque, n'avez-vous point vu le chien de la reine ? »
Zadig répondit modestement : « C'est une chienne, et non pas un chien. »
- Vous avez raison, reprit le premier eunuque.
— C'est une épagneule très petite, ajouta Zadig ; elle a fait depuis peu des chiens ; elle boite du pied gauche de devant, et elle a les oreilles très longues.
— Vous l'avez donc vue ? dit le premier eunuque tout essoufflé.
- Non, répondit Zadig, je ne l'ai jamais vue, et je n'ai jamais su si la reine avait une chienne. »
Précisément dans le même temps, par une bizarrerie ordinaire de la fortune, le plus beau cheval de l'écurie du roi s'était échappé des mains d'un palefrenier dans les plaines de Babylone. Le grand veneur et tous les autres officiers couraient après lui avec autant d'inquiétude que le premier eunuque après la chienne. Le grand veneur s'adressa à Zadig, et lui demanda s'il n'avait point vu passer le cheval du roi.
« C'est, répondit Zadig, le cheval qui galope le mieux ; il a cinq pieds de haut, le sabot fort petit ; il porte une queue de trois pieds et demi de long ; les bossettes de son mors sont d'or à vingt-trois carats ; ses fers sont d'argent à onze deniers.
— Quel chemin a-t-il pris ? où est-il ? demanda le grand veneur.
— Je ne l'ai point vu, répondit Zadig, et je n'en ai jamais entendu parler. »
Le grand veneur et le premier eunuque ne doutèrent pas que Zadig n'eût volé le cheval du roi et la chienne de la reine ; ils le firent conduire devant l'assemblée du grand Desterham, qui le condamna au knout, et à passer le reste de ses jours en Sibérie. A peine le jugement fût-il rendu qu'on retrouva le cheval et la chienne. Les juges furent dans la douloureuse nécessité de réformer leur arrêt ; mais ils condamnèrent Zadig à payer quatre cents onces d'or, pour avoir dit qu'il n'avait point vu ce qu'il avait vu. Il fallut d'abord payer cette amende ; après quoi il fut permis à Zadig de plaider sa cause au conseil du grand Desterham ; il parla en ces termes :
« Étoiles de justice, abîmes de science, miroirs de vérité qui avez la pesanteur du plomb, la dureté du fer, l'éclat du diamant, et beaucoup d'affinité avec l'or, puisqu'il m'est permis de parler devant cette auguste assemblée, je vous jure par Orosmade, que je n ai jamais vu la chienne respectable de la reine, ni le cheval sacré du roi des rois. Voici ce qui m'est arrivé : Je me promenais vers le petit bois où j'ai rencontré depuis le vénérable eunuque et le très illustre grand veneur. J'ai vu sur le sable les traces d'un animal, et j'ai jugé aisément que c'étaient celles d'un petit chien. Des sillons légers et longs imprimés sur de petites éminences de sable entre les traces des pattes m'ont fait connaître que c'était une chienne dont les mamelles étaient pendantes et qu'ainsi elle avait fait des petits il y a peu de jours. D'autres traces en un sens différent, qui paraissaient toujours avoir rasé la surface du sable à côté des pattes de devant, m'ont appris qu'elle avait les oreilles ; très longues ; et comme j'ai remarqué que le sable était toujours moins creusé par une patte que par les trois autres, j'ai compris que la chienne de notre auguste reine était un peu boiteuse, si je l'ose dire. »
Q
Mon avis sur Zadig ? Il est mieux que je ne l'aurais cru. C'est un livre que j'ai étudié pour le lycée, alors forcément, je suis partie avec des à priori.
Premièrement, je pensais que ça allait être dur à lire, puisqu'il a été écrit au XVIIIe siècle, et que ce n'est pas d'un petit auteur, mais en fait non. Je l'ai lu rapidement, et puis les chapitres -ou contes- sont très courts, et au nombre de 19.
Ensuite, Zadig est un conte philosophique, comme plusieurs autres textes de Voltaire, alors je pensais que l'histoire serait absolument tirée par les cheveux, très durs à comprendre, mais au contraire, c'est très simple à lire, et plutôt même assez entraînant.
L'histoire en elle-même parle de Zadig, personnage très beau, intelligent, etc. Il est un peu décrit comme un personnage parfait comparé aux autres. Ok, l'histoire en elle-même n'a pas vraiment d'intérêt (ce n'est que mon avis !), mais c'est plutôt le message que chaque chapitre renferme qui est important.
Je ne vous ferai pas de commentaire plus poussé du livre, car c'est un texte à étudier en classe, et je ne suis prof de français. Alors vous me direz que mon article ne sert à rien. Euh... C'est possible ! Mais c'est juste pour que vous ne soyez pas trop dégoûtés si un jour vous avez à le lire.
Avis de love-of-book :
"J'ai du le lire pour mon bac de français et j'avais beaucoup aimé, un livre plein d'optimisme :)
Q
LeslecturesdeAude, Posté le lundi 14 novembre 2016 15:47
Je n'ai pas aimé, je me suis senti mal à l'aise en lisant ce livre et même si ce sont des contes, j'avais l'impression qu'il peignait une société qui est loin d'être parfaite et qui avait son lot de méchanceté.