
Titre : Berlin 73
Auteure : Marie-Florence Ehret
Edition : Gulf Stream
Date de publication : 2009
Pages : 143
Prix : 8 ¤
Quatrième de couverture :
_Sylvie fuit sa famille et le lycée dans les livres et les rêves. Agacés, ses parents l'envoient passer l'été à Berlin chez un ami dont le fils, Thomas, a le même âge qu'elle. C'est dans le Berlin des années 1970 qu'ils font connaissance, une ville encore très marquée par la Deuxième Guerre mondiale et divisée par le mur. En même temps qu'elle découvre un monde dévasté, en lente reconstruction, Sylvie partage avec Thomas un mode de vie imprégné de politique, où chacun ressent à sa façon le besoin de changement et de vérité.
Extrait :
"Six millions d'hommes, de femmes et d'enfants ont été déportés, tués dans des conditions atroces pour la seule raison qu'ils avaient des parents ou des grands-parents, même un seul, dits "juifs".
C'est ça le nazisme.
Bien sûr, je le savais, je l'avais appris à l'école, mais l'entendre en allemand, avec la colère, la rage, le désespoir des fils et des filles de nazis contre leurs parents, ça change tout ! Comment supporter d'être le fils ou le petit-fils d'un kapo SS ?
Six millions de juifs. Sans compter les Tziganes, les homosexuels, les malades mentaux... Et les communistes qui, s'ils avaient choisi de résister aux assassins, n'avaient pas non plus choisi d'être assassinés ! dit Ulrike.
- Il faut assassiner les assassins, dit-elle.
Mais alors, ça n'aura jamais de fin ?"
Mon commentaire :
Berlin 73 raconte le séjour de Sylvie, française de 16 ans environ, à Berlin, du côté Ouest. Elle y vit aux côtés de Rainer, ancien ami de son père, et Thomas, son fils, qui lui fait découvrir sa ville, et sa vie.
Du point de vue narration, il n'y a pas de problème, l'histoire est destinée aux élèves de 5ème environ, c'est fluide et ça se lit vite.
Pour les personnages, on peut dire qu'ils sont... hétéroclites. Les parents de Sylvie vivent dans leur monde, laissant leur fille à l'écart. Ils sont agacés par le fait qu'elle ne soit pas plus communicative et l'envoient à Berlin. Je ne vais pas critiquer les méthodes d'éducation de chacun, mais personnellement, ce n'est pas ce que j'aurai fait, surtout à cette période de l'Histoire. Et puis surtout, ils l'envoient chez Rainer avec lequel ils sont très peu en contact, et Thomas, avec qui Sylvie a échangé de brèves lettres il y a quelques années. Pour elle se sont donc de parfaits inconnus. En plus de cela, Sylvie est d'un naturel très réservé, elle passe son temps à lire et n'a que très peu d'amis, voir aucun. Et puis il faut dire qu'elle parle mal l'allemand, ce n'était donc pas la plus brillante des idées de l'envoyer là-bas.
Penchons nous un peu sur Thomas. Il n'était pas très enclin à l'arrivée de cette jeune fille dans son cocon familial, à tel point qu'à son arrivée à la gare, il lui a à peine jeté un coup d'oeil. Et puis, quelques heures plus tard, allez savoir pourquoi, il se met à la bombarder de questions, à être attentionné avec elle, et à l'appeler Mäuschen ( Souris, en allemand). Cet enfant atterri avec plusieurs heures de retard mais tout va bien.
Si j'ai choisi ce livre, c'est pour le contexte historique, la guerre et l'après guerre m'intéressant beaucoup. Mais là, je dois dire que j'ai été littéralement bombardée de données, je ne m'y attendais pas. Limite, ce livre pourrait être un documentaire que ça ne m'étonnerait pas. Et c'est là que ça coince un peu. Il est censé être destiné à des enfants de 13 ans, or, vous allez pas me dire qu'à cet âge vous êtes au taquet sur les rapports entre la RDA et la RFA, le mur de Berlin, Ulrike Meinhof et j'en passe. Les données, on les engloutie, on les engloutie, et puis finalement on en oublie la moitié tellement il y en a.
Néanmoins, ça reste une lecture intéressante pour les personnes portées sur cette partie de l'Histoire.
Vos avis ?
Infos-TaraDuncan, Posté le jeudi 30 juillet 2015 15:18
La couverture est classe !