
Titre : Le guépard
Auteur : Giuseppe Tomasi di Lampedusa
Edition : Points
Année de publicaton : 1958
Pages : 357
Prix : 7,70¤
___Quatrième de couverture
En 1860, une aristocratie décadente et appauvrie, sourde aux bouleversements du monde, règne encore sur la Sicile. Mais le débarquement des troupes de Garibaldi amorce le renversement d'un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince de Salina se résigne à accepter l'union de son neveu Tancrède avec la belle Angélique, fille d'un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina...
___Extrait
"C'est beau, don Calogero, c'est beau. Mais ce qui dépasse tout ce sont nos deux enfants." Angelica et Tancredi passaient en ce moment devant eux, la main droite gantée du jeune homme posée à la hauteur de la taille d'Angelica, les bras tendus et entrelacés, les yeux de chacun fixés dans ceux de l'autre. Le noir du frac, le rose de la robe, mêlés, formaient un étrange bijou. Ils offraient le plus pathétiques des spectacles, celui de deux très jeunes amoureux qui dansent ensemble, aveugles à leurs défauts respectifs, sourds aux avertissements du destin, dans l'illusion que tout le chemin de la vie sera aussi lisse que les dalles du salon, acteurs inconscients qu'un metteur en scène fait jouer dans les rôles de Roméo et Juliette en cachant la crypte et le poison, déjà prévus dans l'½uvre. Ni l'un ni l'autre n'était bon, chacun était plein de calculs, gros de visées secrètes ; mais ils étaient tous les deux aimables et émouvants tandis que leurs ambitions, peu limpides mais ingénues, étaient effacées par les mots de joyeuse tendresse qu'il lui murmurait à l'oreille, par le parfum de ses cheveux à elle, par l'étreinte réciproque de leurs corps destinés à mourir.
Les deux jeunes gens s'éloignaient, d'autres couples passaient, moins beaux, tout aussi émouvants, chacun plongé dans sa cécité passagère. Don Fabrizio sentit son c½ur perdre sa dureté : son dégoût faisait place à la compassion pour ces êtres éphémères qui cherchaient à jouir du mince rayon de lumière qui leur avait été accordé entre les deux ténèbres, avant le berceau, après les dernières saccades.
Les deux jeunes gens s'éloignaient, d'autres couples passaient, moins beaux, tout aussi émouvants, chacun plongé dans sa cécité passagère. Don Fabrizio sentit son c½ur perdre sa dureté : son dégoût faisait place à la compassion pour ces êtres éphémères qui cherchaient à jouir du mince rayon de lumière qui leur avait été accordé entre les deux ténèbres, avant le berceau, après les dernières saccades.
___Mon commentaire
Le prince sicilien Giuseppe Tomasi di Lampedusa succomba à son cancer des poumons quelques temps après avoir écrit le guépard. La majeure partie de son unique roman se déroule en Sicile, dans les années 1860. le piémontais Garibaldi débarque sur l'île et la chute lente de la vieille aristocratie sicilienne s'accélère. Alors que tombe ce monde décadent, c'est l'Italie qui nait, réunissant entre autres les royaumes des Deux-Siciles, du Piémont-Sardaigne, etc.
Le prince de Salina, le guépard, a conscience de ces changements qui font vaciller l'ordre des choses. C'est ainsi qu'il accepte le mariage de son neveu Tancredi avec la jeune et belle Angelica, fille de don Calogero, image parfaite de cette nouvelle classe de parvenus. Une époque prend fin, une autre commence, et la terre continue de tourner.
Quel roman ! Louis Aragon le qualifiait non sans raison "d'un des plus grands romans de ce siècle".
Cette excursion dans les bouleversements siciliens du XIXème siècle est un rappel très intéressant de l'histoire de nos voisins italiens. Les descriptions offertes par l'auteur des paysages de son île, des palais et des manières aristocratiques m'ont absolument ravie !
Le prince Tomasi di Lampedusa n'a écrit qu'un seul livre, et c'est, en ce qui me concerne, un coup de coeur.
Le prince de Salina, le guépard, a conscience de ces changements qui font vaciller l'ordre des choses. C'est ainsi qu'il accepte le mariage de son neveu Tancredi avec la jeune et belle Angelica, fille de don Calogero, image parfaite de cette nouvelle classe de parvenus. Une époque prend fin, une autre commence, et la terre continue de tourner.
Quel roman ! Louis Aragon le qualifiait non sans raison "d'un des plus grands romans de ce siècle".
Cette excursion dans les bouleversements siciliens du XIXème siècle est un rappel très intéressant de l'histoire de nos voisins italiens. Les descriptions offertes par l'auteur des paysages de son île, des palais et des manières aristocratiques m'ont absolument ravie !
Le prince Tomasi di Lampedusa n'a écrit qu'un seul livre, et c'est, en ce qui me concerne, un coup de coeur.
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